Depuis sa création, la Fondation a contribué à la production de différents spectacles, portant une attention particulière aux croisements entre arts de la scène et arts visuels. Le lancement du programme New Settings confirme cet engagement. Chaque année, des spectacles seront sélectionnés à l’issue d’un appel à projets international, puis présentés au Théâtre de la Cité internationale, à Paris.
Fanny de Chaillé et Philippe Ramette imaginent un Passage à l’acte non dénué d’humour. Chorégraphe, elle explore les langages de la danse, du théâtre et de la performance. Plasticien, il se met en scène dans des postures littéralement renversantes. Tous deux partagent une même fascination pour le corps dans l’espace. Enfermant celui de danseurs dans des sculptures-prothèses, ils se lancent le défi, l’une de permettre au geste de triompher de la contrainte, l’autre de révéler les mystérieuses sculptures à la source de ses installations et de ses photographies.
Une nuit d’hiver, à Hanovre, deux enfants de six et sept ans s’enfuient pour se marier au soleil. Leur fugue s’arrête à l’aéroport, mais le fait divers se poursuit dans l’imaginaire de Cyril Teste. Aux côtés du vidéaste Patrick Laffont et des autres membres du Collectif MxM, le metteur en scène invente SUN. De la complicité des créateurs – l’un livrant à l’autre des textes incomplets pour qu’il y injecte de l’image – naît une forme aussi enchanteresse que maîtrisée. Réalisée en direct, la vidéo, véritable langage du spectacle, offre le mouvement de la vie et la spontanéité des jeunes acteurs.
En 1942, le résistant polonais Jan Karski cherche à alerter les Alliés sur le sort des Juifs d’Europe. En vain... Troublé par la puissance de l’ouvrage que Yannick Haenel a consacré à ce témoignage méprisé, Arthur Nauzyciel le porte à la scène. À son invitation, le plasticien Miroslaw Balka imagine une œuvre vidéo, minimaliste et entêtante, qui convoque l’étouffement du ghetto de Varsovie au cœur du spectacle. Intitulé Jan Karski (Mon nom est une fiction), celui-ci fait du théâtre un lieu de résistance à l’oubli.
C’est une histoire de frontières où il n’y a plus de frontières. Ni entre le vécu et l’imaginaire, ni entre les spectateurs et le comédien, ni entre le texte et le multimédia. Conçu d’après l’histoire (vraie) d’un migrant, Writing Spaces permet aux spectateurs, équipés de tablettes tactiles, d’infléchir la narration. Poursuivant leur réflexion commune sur l’articulation d’une dramaturgie à un dispositif technique, Eli Commins, auteur et metteur en scène, et Stéfane Perraud, scénographe et plasticien, proposent un voyage dans un environnement d’images et de sons, dont la trame se reconfigure sans cesse.