Audace, expérimentation et hybridation des pratiques demeurent les lignes directrices des quinze œuvres sélectionnées pour cette douzième édition de New Settings, suite à un appel à projets international lancé par la Fondation d’entreprise Hermès. Parmi celles-ci, dix nouvelles créations sont entrées en production en 2022. Cinq autres spectacles étoffent la programmation dont quatre, reportés en raison de la pandémie, sont issus des deux éditions précédentes de New Settings. La cinquième œuvre, déjà présentée avec succès à Paris en 2021, est reprise cette fois à Lyon.
Un premier temps fort, à l’automne, permettra au public d’assister à une exploration de sonorités brutes semblant surgir de temps immémoriaux avec Éléphant, de la danseuse et chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen, ou de découvrir la pièce L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, du dramaturge argentin Copi, dans la mise en scène épurée de Thibaud Croisy qui brouille les pistes du genre. Le circassien et danseur belge Alexander Vantournhout interroge pour sa part la masculinité à travers un solo très physique malicieusement intitulé VanThorhout, tandis que la chorégraphe et danseuse américaine Meg Stuart partage une chorégraphie de l’urgence face à l’effondrement du temps dans Cascade, dans une scénographie de Philippe Quesne. Ce dernier signe par ailleurs deux spectacles cette année : une attraction théâtrale pour pianos avec Fantasmagoria et un spectacle de science-fiction avec Cosmic Drama. Dans le cadre de Suite n°4, Joris Lacoste, Pierre-Yves Macé, Sébastien Roux et l’Ensemble Ictus poursuivent l’Encyclopédie de la Parole avec un opus qui fait la part belle à la musicalité des voix. Enfin, deux projets aux accents plus plastiques clôturent ce premier temps fort : une invitation dans le Boudoir du chorégraphe, performeur et plasticien d’origine sud-africaine Steven Cohen et OUTREMONDE – The Sleeping Chapter, un rêve éveillé à traverser dans la Conciergerie ensablée, orchestré par le plasticien français Théo Mercier.Au printemps, un deuxième temps fort proposera YASUKE KUROSAN, une chorégraphie métissée entre le Japon et l’Afrique élaborée par l’artiste protéiforme Smaïl Kanouté, puis Figures, une danse traditionnelle fictive imaginée par la chorégraphe et interprète Dalila Belaza. Le danseur et chorégraphe d’origine malienne Tidiani N’Diaye signe pour sa part une pièce sur l’usage du plastique et ses dégâts sur l’environnement avec Mer Plastique. La programmation parisienne s’achève par deux projets qui s’attachent au corps : une exploration magique d’une Vénus anatomique conduite par Boris Gibé dans Anatomie du désir et une transformation physique décoiffante qui anime les personnages loufoques du spectacle Elenit, tourbillon tragi-comique créé par le chorégraphe grec Euripides Laskaridis.
Ce second temps fort se poursuit à Lyon avec quatre spectacles présentés avec Les Subsistances. Ce partenaire accueillera ainsi les Figures de Dalila Belaza, VanThorhout d’Alexander Vantournhout, Mer Plastique de Tidiani N’Diaye et, enfin, Bonheur Entrepreneur, un spectacle entre théâtre et cinéma, par l’artiste, comédienne et vidéaste belge Ariane Loze, reprise de l’édition 2020-2021 de New Settings.
Enfin, cette programmation s’étoffe d’un format complémentaire, “New Settings… pour aller plus loin”, afin de déployer le travail de certains artistes de la sélection hors des scènes de théâtre. À travers des représentations spécifiques ou des ateliers menés avec l’appui d’institutions partenaires, plusieurs participants de cette édition s’engagent à emprunter des chemins buissonniers pour toucher autrement de nouveaux spectateurs.
En embarquant le public aux confins de la création, l’ensemble de cette saison célèbre une nouvelle fois, par la grande singularité de chaque pièce, le plaisir partagé de découvrir de nouvelles formes et de retrouver des artistes qui continuent de créer hors des sentiers battus avec la plus grande exigence.