Ici, une cinquantaine de supporters de football prennent la parole (Mohamed El Khatib). Là, ce sont les pensées de milliers d’individus seuls face à leur ordinateur qui s’envolent (Annie Dorsen), peut-être au gré des vents solaires (Puce Moment). Plus loin, l’espace scénique épouse la carte dépliée du cortex grâce à la danse (Liz Santoro et Pierre Godard). Ailleurs, l’inventaire d’huissier d’une collection d’œuvres absentes, figurées de manière drôle et surprenante par le mime (Théo Mercier) semble faire écho au montage d’une exposition sur scène (Noé Soulier). Si la plasticienne Tania Bruguera isole les spectateurs sur une structure en échafaudages, c’est à une tout autre joute intime qu’ils sont confrontés face à la reconstitution d’une œuvre maîtresse d’Alain Buffard. Assister à un déchirement familial (Cyril Teste), s’interroger sur la mort (Kris Verdonck) et être fou de danse (Boris Charmatz) : n’est-ce pas autant de facettes de ce que vivre peut signifier ? À tout âge (Emmanuelle Huynh et Nicolas Floc’h), être libre de faire siennes les réflexions imagées d’un ermite (Clédat & Petitpierre) ou les soubresauts métaphysiques d’un cosmonaute (Smith et Matthieu Barbin) ; réfléchir le présent à la lumière de l’histoire (Gaëlle Bourges) ou de l’agitation divine (Euripides Laskaridis). En somme, composer un récit, parmi les milliers de lectures possibles des seize spectacles soutenus et présentés en Île-de-France dans le cadre de New Settings 2017, auxquels s’ajoutent les spectacles soutenus et présentés à New York, dans le cadre du partenariat avec le festival Crossing the Line (Annie Dorsen, Bouchra Ouizguen, Alessandro Sciarroni). Partout, se sont de nouvelles écritures qui s’inventent, à la lisière entre les arts de la scène et les arts visuels.
En étant présente aux côtés de leurs créateurs, du studio au plateau, la Fondation a le souci d’accompagner ces artistes qui s’aventurent là où on ne les attendait pas, et de permettre la diffusion de leurs œuvres au public le plus large grâce à des dates de représentation dans des institutions complices. Ces spectacles ont été sélectionnés non seulement à travers un appel à projets annuel, auquel sont invités à répondre des artistes du monde entier, mais aussi grâce aux discussions menées, tout au long de l’année, avec les différents partenaires du programme.