À travers New Settings, la Fondation d’entreprise Hermès accompagne les artistes dans l’invention de formes buissonnières. Celles et ceux qui se frottent à des territoires inédits ou à de nouvelles disciplines font surgir des œuvres singulières et continuent, ainsi, d’ouvrir les possibles de la création scénique. Cette année, Xavier Veilhan comme Gerard & Kelly proposent des performances sur mesure loin de tout carcan préétabli : le plasticien français fait virevolter un danseur canadien sur une patinoire installée à La Villette, tandis que le duo américain inscrit son travail chorégraphique au cœur de l’architectures moderniste de Le Corbusier. D’autres projets se nourrissent de pratiques originales comme l’anthropologie, à travers une enquête fouillée portée par la compagnie française du GdRA. Citons également l’art de la composition florale, détourné avec malice par le duo français Jeanne Moynot & Anne-Sophie Turion, ou encore l’univers onirique du chanteur, compositeur, multi-instrumentiste autodidacte français Nosfell. La technologie, enfin, permet à l’artiste d’origine turque Begüm Erciyas de concevoir une troublante proposition immersive.
D’une année à l’autre, la Fondation d’entreprise Hermès réaffirme sa présence aux côtés des artistes sur le point de franchir un cap. Elle leur permet d’aller toujours plus loin dans leurs recherches et, par extension, dans leurs créations : elle les engage à oser, elle les invite à l’audace. C’est ainsi qu’après avoir déployé ses 10000 gestes, le chorégraphe et danseur français Boris Charmatz se frotte à l’infini. De son côté, un trio inédit – la performeuse d’origine espagnole La Ribot, la chorégraphe française Mathide Monnier et le metteur en scène portugais Tiago Rodrigues – fait cause commune afin de revendiquer – non sans humour – la nature sauvage du théâtre. Une nouvelle génération interroge le devenir de notre monde face aux innovations, et notamment la distinction entre réel et virtuel pour la Portugaise Ana Rita Teodoro, tandis que la chorégraphe et danseuse danoise Mette Ingvartsen tout comme la chorégraphe d’origine grecque Kat Válastur explorent chacune notre capacité à affronter les évolutions technologiques. Citons également Cyril Teste, qui sera présent à New York avec un ambitieux Opening Night, ainsi qu’une master classe avec des étudiants du programme PIMA (Performance and Interactive Media Arts) du Brooklyn College dans le cadre du partenariat avec le FIAF (French Institute Alliance Française).
Enfin, la transmission – résolument vivante et engagée dans notre époque – d’un répertoire constitue cette année un autre axe du programme New Settings. Le soutien apporté à quatre soirées du Portrait Merce Cunningham résulte de cette volonté de faire connaître l’œuvre majeure de l’artiste américain, mais aussi de prendre acte de son influence sur les nouvelles générations. Pour le chorégraphe français Daniel Larrieu, la transmission se joue précisément dans la capacité de ses œuvres à s’inscrire dans les corps et postures de leurs nouveaux interprètes. Quant à La Ribot, artiste rigoureuse à la trajectoire vagabonde, elle présente un spectacle-performance, emblématique de son travail entre chorégraphie, arts plastiques et arts de la performance.
Cette sélection 2019 témoigne de la fidélité que la Fondation voue aux artistes qu’elle a accompagnés dans le cadre d’éditions précédentes de New Settings comme Mathilde Monnier, Boris Charmatz, Cyril Teste ou encore Xavier Veilhan.
L’ensemble de ces spectacles a été retenu suite à un appel à projets international que la Fondation lance chaque année. Des échanges continus avec les institutions partenaires du programme – Théâtre de la Cité internationale, Festival d’Automne à Paris, Nanterre-Amandiers, Théâtre de la Ville, Centre Pompidou, sans oublier le FIAF à New York – sont par ailleurs essentiels à l’élaboration de chaque nouvelle édition.