Intitulée "Simples Gestes" et imaginée par Jean de Loisy et Sandra Adam-Couralet, respectivement commissaire et commissaire associée de "Formes simples" au Centre Pompidou-Metz, la première exposition de ce cycle se concentre sur les gestes. Chaque œuvre présentée à Saint-Louis dévoile l’écriture du corps en action, au travers de gestes portant en eux le plus ancien et le plus actuel de l’humanité. De l’usure du galet par la paume qui le manipule (Gabriel Orozco) aux mouvements machinaux du quotidien (Natacha Nisic, Ali Kazma), de l’usage virtuose des outils (Jean-Luc Vilmouth, Guillaume Leblon) à la danse (Eva Kotatkova, Aneta Grzeszykowska, Émilie Pitoiset), ces gestes particularisent l’homo faber, que ce soit dans les mouvements élémentaires qui deviennent musique ou sculptures (Melik Ohanian, Jean-Marie Appriou) ou ceux qui glissent sur les écrans qui ont envahi nos vies (Julien Prévieux).
Deuxième occurrence de ce cycle, "Cristallisations – La naissance d’un ordre caché" s’inspire du contexte même du site de production et de monstration. Ses commissaires, Hélène Guenin et Alexandra Müller, se sont inspirées de l’homonymie entre le matériau travaillé à Saint-Louis, le cristal de verre, et le cristal au sens physique du terme. En référence à l’astronome du XVIIe siècle Johannes Kepler, et à ses considérations sur l’harmonie géométrique des cristaux de glace, elles ont réuni des œuvres et des documents scientifiques prenant comme point de départ l’émergence d’une structure dans le chaos de la matière diffuse. Oscillant entre le hasard et la nécessité, évoquant les idées de répétition, de sédimentation, ou encore de cristallisation, chaque objet fait écho à la "cosmopoétique" du savant.
La dernière exposition du cycle, dont le commissariat a également été confié à Hélène Guenin, poursuit cette plongée dans l’univers de la Cristallerie en présentant le travail de Capucine Vandebrouck (France, 1985). Placée sous le signe d’une rencontre fortuite entre la chimie des matériaux et la licence poétique, son exposition personnelle s’intitule "Efflorescences". Un mot aux multiples consonances choisi par l’artiste pour présenter ses œuvres à la poésie involontaire, nées de la vie de la matière et de l’apparition des formes. Réalisées en résonnance avec le lieu, celles-ci constituent un paysage en métamorphose permanente.