Un œuf d’autruche, une tête cycladique, un vase lune coréen, un bourgeon sculpté par Jean Arp ou une installation d’Anish Kapoor : il est des formes qui transcendent les cultures, les aires géographiques et le temps. Bien qu’issues de processus divergents, elles ont en commun d’être simples, évidentes, pleines. Étrangement familières, elles traduisent une énergie et font souvent écho à la nature. Or, ces formes, apparues dans l’art occidental il y a plus de quinze mille ans et nombreuses jusqu’au deuxième millénaire av. J.-C., semblent en avoir soudainement disparues… Avant de réapparaître au milieu du XIXe siècle, puis de devenir emblématiques de l’esthétique moderne au XXe.
Interrogeant la modernité à travers le prisme de cet héritage formel de sociétés anciennes, l’exposition réunit plus de 200 pièces au Centre Pompidou-Metz. Tout au long du parcours, influences, références et convergences se révèlent infinies. Un cheminement qui trouve son prolongement dans les pages du catalogue coédité par l’institution messine et la Fondation.
Forte de son succès public et de la reconnaissance critique, l’exposition est repensée en 2015 avec un second partenaire muséal, le Mori Art Museum de Tokyo. Sous le titre "Simple Forms: Contemplating Beauty", cette nouvelle version de l’exposition s’enrichit d’une sélection inédite de pièces, ouvrant un dialogue rare entre des chefs-d’œuvre modernes issus des collections françaises, des céramiques rituelles nipponnes, des représentations anciennes de l’Enso ou des créations contemporaines inédites. Cette exposition ambitieuse marque également la réouverture du musée tokyoïte et fait l’objet d’un catalogue dédié.
Rendue possible grâce à une conception nouvelle du partenariat privé-public, l’exposition marque une étape importante dans l’engagement de la Fondation d’entreprise Hermès en faveur d’un mécénat éthique. Elle offre par ailleurs de multiples échos à l’attention portée par la Fondation aux gestes créateurs déployés par l’être humain pour façonner l’objet, l’outil, l’œuvre.