Pour initier l’année 2025, Joël Riff invite le visiteur à pénétrer dans le lieu de production de Pélagie Gbaguidi, qu’il compare à une “Antre” — titre de cette exposition. Installée à proximité de Bruxelles, l’artiste a métamorphosé un ancien café de village pour en faire son atelier. Les pièces prélevées dans cet espace de travail révèlent, dans la lumière de La Verrière, toute leur incandescence. Dans de multiples formats et supports (sacs de farine, feuilles de carnets, draps, pages de livres, etc.), la plasticienne déploie des motifs marqués par une certaine frontalité dont émane paradoxalement “une sérénité sans commentaire”, selon Joël Riff. Le sentiment d’humanité l’emporte sur les contextes douloureux dont Pélagie Gbaguidi s’empare en mêlant peinture acrylique, crayon gras, fusain, pastel sec, pigments…
À La Verrière, ses œuvres sont entourées par du mobilier du collectif bruxellois Aygo (composé de quatre jeunes créateurs issus de la Design Academy Eindhoven), des mots de l’autrice française Sophie Marie Larrouy (née en 1984), des sculptures de Marianne Berenhaut (née en 1934) et des broderies de Hessie (1933-2017).
Née à Dakar (Sénégal) en 1965, Pélagie Gbaguidi s’installe à Bruxelles en 2000. “Antre” constitue la première exposition monographique consacrée à l’artiste dans cette ville.