Cette année 2015 correspond à la deuxième année du deuxième cycle du programme de Résidences d’artistes, initié dès 2010. Les parrains de ce cycle d’une durée de trois ans sont des artistes reconnus avec lesquels la Fondation entretient une complicité active : il s’agit de Jean-Michel Alberola, Ann Veronica Janssens et Richard Fishman.
À la maroquinerie de Seloncourt, dans le Doubs, Io Burgard (France, 1987) découvre le savoir-faire du cuir. Avec l’appui des artisans, elle s’en approprie les gestes et les techniques pour poursuivre ses recherches plastiques centrées sur le langage, le dessin et le volume. Sous le parrainage de Jean-Michel Alberola, elle réalise Que vogue la galère : une grande malle en forme de coque de noix renfermant divers outils inspirés de ceux des maroquiniers ou renvoyant à son propre univers formel. Pour la jeune artiste à l’imaginaire foisonnant, les ustensiles ainsi créés s’apparentent à des supports narratifs au service d’histoires fictives.
Accueillie en résidence à la Holding Textile Hermès à Pierre-Bénite, en région lyonnaise, Célia Gondol (France, 1985) tisse des correspondances entre les mystères de l’univers et le travail de la soie. Avec le concours des artisans et le soutien de sa marraine, Ann Veronica Janssens, elle traduit graphiquement des notions empruntées au domaine de l’astrophysique sur une laize de soie de quarante mètres. La plasticienne et chorégraphe filme ensuite la « visite » de son impressionnante carte céleste par une artisane qui en étudie le tissu à l’œil nu. Dans l’œuvre vidéo qui en résulte, ce sont les commentaires d’une astrophysicienne, Hélène Courtois, que l’on entend en voix off. Entre l’exploration minutieuse des détails de l’étoffe et l’immensité de l’univers, l’effet de vertige provoqué se révèle saisissant.
En résidence à la Cristallerie Saint-Louis, à Saint-Louis-lès-Bitche, en Moselle, DH McNabb (États-Unis, 1980) se confronte pour la première fois au travail du cristal. Parrainé par Richard Fishman, l’artiste verrier américain s'imprègne des savoir-faire spécifiques des artisans du « chaud » et du « froid » pour créer avec eux des pièces nourries de références scientifiques, littéraires et philosophiques. Chacune des œuvres réalisées répond à un enjeu précis : retenir un faisceau lumineux dans une pyramide, inscrire un anneau ou une bulle au cœur d’un pavé, revisiter le principe des lentilles optiques, colorer à moitié des sphères transparentes… Une véritable exploration des propriétés intrinsèques du précieux matériau.